lundi 2 novembre 2009

Le retour

Voilà, bienvenue sur mon nouveau blog, en espérant que ce soit le seul changement que j'aie à faire cette année, et que l'ami Blogger sera gentil avec moi.

Quand Affinitiz m'a définitivement fait péter une durite à force de ne pas vouloir uploader mes photos, j'étais en train de vous raconter un évènement d'une importance capitale dans ma découverte de la culture estonienne: le sauna à fumée. En effet, vendredi soir, mon professeur d'Histoire des pays baltiques, Heiki Valk, nous avait invités avec d'autres élèves du cours à venir chez lui, histoire de boire un verre et de tester ledit sauna.

Mais tout d'abord, et histoire de maintenir un peu le suspense, je dois vous dire que ce professeur n'en était pas à son coup d'essai dans la coolitude, parce que quelques semaines plus tôt, il nous avait proposés une visite historique de la ville, et que grâce à lui, je connais maintenant à peu près qui est représenté sur les multiples statues de la ville. C'est lui, à droite, en train de nous expliquer quelque chose qui devait probablement se rapporter à la construction de la Jaani Kirik de Tartu (Eglise St-Jean), juste derrière.

Retour à vendredi soir. On était une dizaine d'élèves, rejoins par quelques élèves d'archéo estoniens, à passer la soirée chez ce Mr Valk. Assez surréaliste pour un Français, vu la distance que nous avons vis-à-vis de nos enseignants.

Donc après la découverte de sa fort coquette maison, tout en vieux bois retapé,direction le sauna une première fois pour en comprendre un petit peu le fonctionnement. Le sauna est une pièce de 4 mètres sur 4, chauffée par un poêle constitué d'un âtre entouré de pierres spéciales, qui ne se cassent pas dans la combustion. La préparation d'un sauna nécessite 5h, le temps que le feu prenne et que les pierres soient bien chaudes. Une fois la bonne température atteinte, la fumée remplit la moitié du sauna, et s'imprime sur les parois. C'est ce qui différencie ce type de saunas avec les saunas "communs", où la fumée s'échappe par une cheminée. Voici sur la gauche à quoi ressemble le sauna au moment d'ouvrir grandes les portes pour laisser échapper la fumée.

Ensuite, le feu éteint, reste plus qu'à attendre que la fumée s'en aille par la porte, et c'est parti. Autant vous le dire d'emblée, les Estoniens n'y vont pas avec des pincettes. Dans le sauna, on est nu, on laisse sa pudeur avec sa serviette: à l'entrée. Pour les Estoniens, c'est tout à fait naturel, il n'y a aucun sous-entendu ni aucune gêne à se trouver en tenue d'Eve à un mètre d'une personne qu'on connait depuis une ou deux heures. Il faut dire aussi que le sauna est très sombre, seulement éclairé par quelques bougies type chauffe-plat. On jette un peu d'eau sur les pierres de temps à autres, parfois une boisson étrange qui diffuse un parfum de pain chaud dans la pièce, la bouffée de chaleur brule un peu la gorge, la température est au-delà des 80 degrés, on a plus de mal à respirer, et après un petit moment ça va mieux. On transpire à grosses gouttes, on boit beaucoup de jus de baies en tout genre, on bavarde avec ses voisins, et au bout d'un quart d'heure ou vingt minutes, quand on a vraiment chaud, on sort dehors. Et là c'est le miracle, aucun problème à rester en plein air, par moins quelques degrés, le corps uniquement recouvert de sa serviette. Puis, quand on recommence à avoir un peu froid, on y retourne.

Là, c'est le moment où vous êtes censés vraiment me prendre pour un masochiste, mais autant aller au bout de l'expérience: les Estoniens utilisent des feuilles de bouleau et se fouettent le dos, le ventre et les jambes avec, car cela améliore le fonctionnement musculaire et la circulation sanguine. J'ai essayé, ça fait pas vraiment mal, mais c'est pas très agréable... enfin, c'est pour la bonne cause. Après plusieurs aller-retour hors du sauna, et avant de quitter définitivement la pièce, on se lave à l'eau tiède, et on se frotte avec du savon pour enlever les traces de suie. On ressort avec les yeux rouges à cause de l'humidité et de la fumée, mais avec une terrible impression de purification.

Au final, une expérience très intéressante, très agréable, à renouveler! Merci Mr Valk!



Echantillon représentatif de la population de la soirée, de droite à gauche: une étudiante estonienne d'archéo, Heiki, Ana (Moldavie) et Chieko (Japon).

2 commentaires:

  1. Vive l'Estonie libre et gratuite !!
    Y a pas pour vraiment connaître un pays faut s'immerger totalement et laisser ses habits à la porte!
    Sûr que le retour va te faire drôle!!
    jr

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  2. Super expérience franchement... Ca donne envie de s'ouvrir :)

    Pense à prévoir des shorts et des débardeurs quand tu rentres en France à Noël.

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