lundi 30 novembre 2009

Insolite Estonie part 4

Des fois à Tartu, il se passe des choses qu'on ne comprend pas. Par exemple, on peut très bien se réveiller un jeudi matin, et en allant en cours, trouver ça sur la place principale:


Alors, petit quizz, ce bateau c'est:

A) La présentation du nouveau modèle de maisons estoniennes pour faire face au changement climatique (ben oui l'Estonie c'est tout plat, alors un petite montée des eaux, et puis...).

B) Une décoration du nouveau marché de Noel qui a pour thème... ben qui a pas vraiment de thème, mais un bateau c'est joli.

C) La version agrandie de la prochaine souche mutante du virus de la grippe A, pour prévenir la population du danger, de la catastrophe, que dis-je, de l'apocalypse.

D) La réponse D.

A votre avis?
Petit indice visuel parce que c'est quand même pas facile facile:

dimanche 22 novembre 2009

Un peu de gastronomie (ou la leçon du Père Ducrasse)

Profitant d'une après-midi creuse du fait d'un clouage au lit par ma 3e maladie du semestre (encore un petit effort et je demande la Légion d'Honneur ou le Guiness des records, je sais pas encore...), je vais vous raconter un grand moment de gastronomie et de découverte culturelle: comment manger un bonbon suédois en 4 étapes. Je voudrais remercier tout d'abord Mister David Sage, qui s'est prêté au jeu sans sourciller, même qu'il a essayé d'en manger 12 d'un coup après, mais ceci est une autre histoire.

Alors, voici la première étape: prenez le petit bonbon noir dans la main, et faites un sourire de vendeuse de téléachat, tout en maintenant la main gauche pouce en l'air, pour signifier votre appétit de ce petit plat aux allures innocentes.


Etape 2: mettez le bonbon dans votre bouche. N.B: l'usage des deux mains est facultatif, mais renforce encore l'effet enjoué voulu par la première étape.


L'étape 3, c'est quand vous vous rendez compte qu'on vous a menti, et que l'appellation de bonbon n'est pas du tout méritée, encore plus en anglais (sweet = bonbon, mais aussi sucré). En effet, le but de l'étape 3 est de sucer la pellicule de sel qui recouvre le cœur du bonbon, d'attendre un peu parce qu'on est un warrior et qu'on tient l'insoutenable, puis de recracher le tout dans tout objet convenant (mouchoir, poubelle... vous pouvez faire preuve d'imagination, mais à vos risques et périls), préalablement tendu, et, c'est là que ça devient délicat, au moment où vous sentez le sucre de la partie centrale chatouiller vos papilles, c'est à dire quand le truc devient mangeable. Au moment de l'étape 3, les gens se mettent souvent à rigoler autour de vous, comme le montre l'illustration suivante.

Enfin, la dernière étape consiste à boire une grande gorgée (ou plus, cela dépend du degré d'exposition au bonbon suédois) de la première boisson qui vous tombe sous la main, pour faire cesser cette douleur atroce qui vous prend la bouche. Il est donc conseillé de préparer son coup à l'avance, afin de ne pas se retrouver à boire du vinaigre... pardon, du vin blanc italien.


Voilà, j'espère vous avoir donné envie de découvrir plus avant les cultures nordiques et leur fabuleuse cuisine, je tiens d'ailleurs à préciser que les Suédois n'ont pas le monopole du bonbon dégueulasse, puisqu'on peut très bien trouver des variantes du bonbon salé à Helsinki, nommé là-bas Lakerol. Tout un poème...

vendredi 20 novembre 2009

Insolite Estonie part. 3

Je pense qu'il y a une explication très rationnelle à ce phénomène, mais j'avoue ne l'avoir toujours pas saisie:

Cette échelle est-elle un passage vers une nouvelle dimension? Une faille spatio-temporelle invisible à l'oeil nu?

jeudi 19 novembre 2009

Bataille navale

Entre samedi et mercredi, j'ai passé 4 jours hors de Tartu, direction Tallinn jusqu'à lundi, puis Stockholm. L'ESN organisait un voyage en bateau dans la capitale suédoise, l'occasion une nouvelle fois de sortir des frontières estoniennes.

Rien de particulier à raconter sur le week-end à Tallinn, on a beaucoup trainé dans la ville, les bars, l'auberge de jeunesse. Par contre, j'aimerais vous parler de la visite du musée de l'occupation, consacré à la domination allemande, puis soviétique, entre 1941 et 1992, parce que même si ça peut avoir l'air barbant, ça révèle quelque chose d'intéressant à propos de l'Estonie, et, je pense, des pays post-communistes en général. Dans le musée, beaucoup d'objets d'époque, et des documentaires sur les différentes périodes historiques, de la 2e Guerre Mondiale à la nouvelle indépendance. Et une nouvelle fois, de constater que l'histoire n'est décidément pas quelque chose de neutre. Pourtant, pour un musée, on aurait pu s'attendre à une volonté d'objectivité.

Récapitulons. Les nazis ont libéré les Pays Baltes de l'oppression soviétique. Mais les soviétiques sont revenus, et ces idiots ont tout fait de travers. Ils ont menti effrontément, dépossedé les gens de leurs richesses, ont appauvri le pays, ont contrôlé tout le pays sans laisser la moindre marge de liberté aux habitants, ont colonisé les régions les plus reculées, ont persécuté la population, alors que bon sang, les Estoniens, c'était la démocratie à l'état pur, la prospérité, et un peuple sympathique, pacifiste, même qu'ils ont fait la révolution en chantant,
Je ne critique pas tant la diabolisation de la Russie (quel pays ne s'est pas vengé au moins symboliquement de son précédent occupant) que l'absence de volonté de comprendre l'idéologie soviétique, les motivations qui les ont poussés à agir de telle ou telle façon, les circonstances historiques, bref, ce qui aurait constitué un véritable travail historique et non politique. Il s'agit d'un simple rejet en bloc de l'influence Russe sur l'Estonie, et à ce titre, je comprends qu'il soit difficile de vivre et de s'intégrer en Estonie aujourd'hui quand on est Russe.

Cela peut paraitre virulent, mais ces assertions me seront confirmées par mon prof d'histoire des pays Baltiques qui nous a parlé aujourd'hui même d'un "lamento classique des habitants des Pays Baltes sur la perte de leur liberté". Et encore une fois, je conçois qu'un pays dont la population a eu à se définir contre la Russie pendant 50 ans ne perde pas cette habitude après. C'est juste que faire passer ça pour la vérité historique, ça me parait un peu gros.

Bref, pour revenir à des considérations plus légères, on a donc pris le bateau pour Stocholm lundi vers 16h30. Là, c'est quand on a trouvé un caddie dans le port et qu'on a décidé d'y mettre quelques affaires parce que ce qui est bien avec les caddies, c'est que ça roule, et que du coup on porte rien (eh, je fais pas Science Po pour rien, moi). Du coup, plus d'affaires que prévu, finalement:Le bateau est à moitié plein d'étudiants internationaux de Finlande, de Lettonie et d'Estonie. Les cabines sont minuscules, et tout le monde traine dans les couloirs ou dans les différents bars/dancefloors du bateau. Du coup, on fait rapidement connaissance, comme le montre la photo suivante, issue d'un entretien peu clair et très alcoolisé entre Sage et un Australien à l'apparence elfique, sous le regard dubitatif d'un... je sais même pas en fait:

Bref, ce fut la fête, et après une assez courte nuit de sommeil, nous voilà à Stockholm. Il est 11h heure locale, on est fatigués, le port est moche, et il pleut. Le panneau blanc revêt une apparence toute ironique:

Puis commence le marathon, 5H30 chrono pour visiter la capitale, autant dire que ce sera un survol plus qu'une visite. Direction le centre ville, et on voit tout de suite qu'on est en Suède, 4 euros le bus, c'est dans les dents. La traditionnelle photo de la compagnie:

Après s'être imprégnés (il faut le dire vite) de l'ambiance de la vielle ville de Stocholm, sur l'ile de Stadsholmen, véritable dédale de rues pavées, nous approchons du Palais royal? Et c'est soudainement que l'évidence nous frappe comme un éclair tout de fulgurance drapé (copyright Didier Barbelivien): la Suède est une monarchie. Le palais est entouré par des gardes aux gestes saccadés comme des automates.


Je ne pensais pas dire ça, mais j'ai apprécié la visite du palais, des appartements royaux et du trésor, principalement parce que la visité était guidée, et que ça permet de comprendre un peu mieux pourquoi et comment les Suédois sont attachés à leur régime politique. Il est d'ailleurs curieux de faire la comparaison entre la Suède et la France: dans la première, on a un Roi officiel mais sans pouvoir, dans la seconde, on a a un monarque refoulé, mais avec un fort pouvoir politique...

La capitale suédoise est parfois surnommée la Venise du Nord, car elle est construite sur plusieurs iles reliées entre elles par des ponts. Sans conteste, ça lui donne un sacré cachet.


Par contre, Stockholm, ce n'est pas que la vieille ville, et son business center est un modèle de construction à la va-comme-je-te-pousse, toutes grises et carrées, enfin bon demander à des immeubles commerciaux d'être des œuvres d'arts, c'est comme demander à Florent Pagny de chanter de la musique classique, ça serait risible (ah, on me souffle dans l'oreillette que c'est déjà fait, au temps pour moi).


D'ailleurs, puisque Stockholm est la ville des juristes, et a fortiori des avocats, eufré a eu le Barreau, et ça ç'en est une bonne nouvelle qu'elle est bonne.

A 18h, retour sur le bateau, et histoire de vous donner un aperçu de ce qu'on pouvait faire pendant la nuit, avec cette fois la compagnie d'étudiants internationaux suédois (soit tout le bateau, soit environ 2 000 personnes):


Avant que vous posiez la question, en bon voyeurs que vous êtes, j'ai bien sur préféré la danse Salsa au Speed dating. Et, on a gagné le quizz musical, bien que je ne pense pas que ce soit une fierté, vu que les chansons s'étalaient sur un spectre musical allant de à . Voilà, après une nuit encore plus courte que la précédente à cause d'un décalage horaire défavorable, retour à Tallinn, où nous prenons le premier bus pour Tartu, et là c'est la surprise, que dis-je, l'éblouissement:


Eh oui, en ce moment, il fait 5 degrés à Tartu, et il n'y a même plus de neige!

The end.


PS: vous vous serez surement demandé pourquoi le titre du message est bataille navale... non? bon tant pis.

vendredi 13 novembre 2009

Du retard, donc du vrac

Voilà, j'ai quelques photos en rab' dans mes dossiers que je n'ai pas pris le temps de poster, je vous en fait donc profiter avec du retard, mais c'est mieux que rien.


Il y a 2 semaines, je suis allé passer un jour à Viljandi, ville du centre de l'Estonie, à peu près 20 000 habitants, mais un très beau château sur une colline qui surplombe un lac. Cela m'a permis de prendre un peu l'air car celui du dortoir commençait à sentir un peu le rance. On y est allé en voiture, avec Felix, Brett, Flavie, et une de ses amies en visite à Tartu. Magique, grandiose, démesuré, ambitieux, fantasmagorique, hurluberlufolitisimantesque, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier ce chef d'œuvre architectural, cette empreinte de la puissance des hommes, j'ai nommé le pont suspendu de Viljandi.Visite des ruines du château... bien en ruine.Ballade dans la vieille ville, très charmante même sous le gristemps estonien. Viljandi étant la capitale musicale de l'Estonie, avec notamment la fac de musique, on sera même invité à un concert d'un jazzmen local, mais faute temps, nous déclinons.


Ce week-end, changement d'ambiance, Annika, amie estonienne, nous avait invité dans sa maison (vide) de Muraste, à 15 km de Tallinn, passer un week-end tranquillou entre amis.
Voici quelques photos des forces en présence, et de la capitale embrouillardée.


Ici c'est la compagnie marchant dans les rues de Tallinn. Un détail français complètement improbable s'est involontairement glissé sur cette image. Saurez-vous le retrouver?








Ce week-end, sauna encore, mais électrique cette fois. Si ça perd un peu de son charme, c'est toujours aussi efficace, preuve en est le plongeon dans la neige qui suivait chaque incubation.







Un week-end tranquillou, je vous disais. De gauche à droite, Annika, Zhenya, Daniel, et Felix.




On est aussi allés se promener sur les bords de la mer Baltique, mais j'avais une nouvelle fois oublié mon appareil photo. Dommage, car l'ambiance brumeuse des rivages enneigés dégageait quelque chose d'assez surnaturel.



Enfin, afin d'exploiter complètement les possibilités de ce blog, et pour vous remercier d'avoir lu cet article pas transcendant, une grande photo de Tallinn by night.

mercredi 11 novembre 2009

Insolite Estonie part.2

Vous l'aurez compris, Insolite Estonie, c'est quand j'ai à peu près rien d'autre à raconter. Pour continuer dans la thématique du bon objet au mauvais endroit, je vous propose aujourd'hui la prise plafonnée. Trouvée dans une auberge de jeunesse à Tallinn. Sans commentaire...


PS/ Bientôt un compte-rendu détaillé de mon week-end pas loin de Tallinn, dans les kiosques le 12 novembre.

vendredi 6 novembre 2009

Cette fois c'est pour de bon

Oui, jusqu'à présent on avait eu qu'un petit jour de flocons, c'était resté 3h et c'était parti. S'en était ensuivi une période de froid, avec des températures jamais au-dessus de 0. Ce matin (à 13h du matin précisément), je me suis réveillé "sous la neige" comme on dit. Et cette fois pour de vrai. 5 bons centimètres, et c'est pas fini, il neige encore à l'heure où j'écris. Les batailles de boules de neige ont aussitôt commencé.

Petite comparaison:
- avant la neige, le gel:

- aujourd'hui:

lundi 2 novembre 2009

Le retour

Voilà, bienvenue sur mon nouveau blog, en espérant que ce soit le seul changement que j'aie à faire cette année, et que l'ami Blogger sera gentil avec moi.

Quand Affinitiz m'a définitivement fait péter une durite à force de ne pas vouloir uploader mes photos, j'étais en train de vous raconter un évènement d'une importance capitale dans ma découverte de la culture estonienne: le sauna à fumée. En effet, vendredi soir, mon professeur d'Histoire des pays baltiques, Heiki Valk, nous avait invités avec d'autres élèves du cours à venir chez lui, histoire de boire un verre et de tester ledit sauna.

Mais tout d'abord, et histoire de maintenir un peu le suspense, je dois vous dire que ce professeur n'en était pas à son coup d'essai dans la coolitude, parce que quelques semaines plus tôt, il nous avait proposés une visite historique de la ville, et que grâce à lui, je connais maintenant à peu près qui est représenté sur les multiples statues de la ville. C'est lui, à droite, en train de nous expliquer quelque chose qui devait probablement se rapporter à la construction de la Jaani Kirik de Tartu (Eglise St-Jean), juste derrière.

Retour à vendredi soir. On était une dizaine d'élèves, rejoins par quelques élèves d'archéo estoniens, à passer la soirée chez ce Mr Valk. Assez surréaliste pour un Français, vu la distance que nous avons vis-à-vis de nos enseignants.

Donc après la découverte de sa fort coquette maison, tout en vieux bois retapé,direction le sauna une première fois pour en comprendre un petit peu le fonctionnement. Le sauna est une pièce de 4 mètres sur 4, chauffée par un poêle constitué d'un âtre entouré de pierres spéciales, qui ne se cassent pas dans la combustion. La préparation d'un sauna nécessite 5h, le temps que le feu prenne et que les pierres soient bien chaudes. Une fois la bonne température atteinte, la fumée remplit la moitié du sauna, et s'imprime sur les parois. C'est ce qui différencie ce type de saunas avec les saunas "communs", où la fumée s'échappe par une cheminée. Voici sur la gauche à quoi ressemble le sauna au moment d'ouvrir grandes les portes pour laisser échapper la fumée.

Ensuite, le feu éteint, reste plus qu'à attendre que la fumée s'en aille par la porte, et c'est parti. Autant vous le dire d'emblée, les Estoniens n'y vont pas avec des pincettes. Dans le sauna, on est nu, on laisse sa pudeur avec sa serviette: à l'entrée. Pour les Estoniens, c'est tout à fait naturel, il n'y a aucun sous-entendu ni aucune gêne à se trouver en tenue d'Eve à un mètre d'une personne qu'on connait depuis une ou deux heures. Il faut dire aussi que le sauna est très sombre, seulement éclairé par quelques bougies type chauffe-plat. On jette un peu d'eau sur les pierres de temps à autres, parfois une boisson étrange qui diffuse un parfum de pain chaud dans la pièce, la bouffée de chaleur brule un peu la gorge, la température est au-delà des 80 degrés, on a plus de mal à respirer, et après un petit moment ça va mieux. On transpire à grosses gouttes, on boit beaucoup de jus de baies en tout genre, on bavarde avec ses voisins, et au bout d'un quart d'heure ou vingt minutes, quand on a vraiment chaud, on sort dehors. Et là c'est le miracle, aucun problème à rester en plein air, par moins quelques degrés, le corps uniquement recouvert de sa serviette. Puis, quand on recommence à avoir un peu froid, on y retourne.

Là, c'est le moment où vous êtes censés vraiment me prendre pour un masochiste, mais autant aller au bout de l'expérience: les Estoniens utilisent des feuilles de bouleau et se fouettent le dos, le ventre et les jambes avec, car cela améliore le fonctionnement musculaire et la circulation sanguine. J'ai essayé, ça fait pas vraiment mal, mais c'est pas très agréable... enfin, c'est pour la bonne cause. Après plusieurs aller-retour hors du sauna, et avant de quitter définitivement la pièce, on se lave à l'eau tiède, et on se frotte avec du savon pour enlever les traces de suie. On ressort avec les yeux rouges à cause de l'humidité et de la fumée, mais avec une terrible impression de purification.

Au final, une expérience très intéressante, très agréable, à renouveler! Merci Mr Valk!



Echantillon représentatif de la population de la soirée, de droite à gauche: une étudiante estonienne d'archéo, Heiki, Ana (Moldavie) et Chieko (Japon).